Ce que la science entend par “esprit” est en fait la pensée, la conscience qui émerge des multiples interactions engendrées par l’activité cérébrale. En ce sens, l’esprit n’est qu’une conséquence des échanges chimiques effectués par les synapses de chaque neurone. La science en conclut donc que les pensées sont créées par le cerveau, et qu’en toute logique, la matière influence l’esprit, mais jamais l’inverse. Dans ce type de raisonnement, on ne peut bien évidemment pas imaginer que l’esprit et le corps puissent être séparés l’un de l’autre, et puissent exister indépendamment.
De plus, la production de conscience et d’intelligence est, selon la version officielle, une combinaison de challenges face à la sélection naturelle et d’une grande partie d’heureux hasards pour le reste. Le substrat cérébral se serait donc structuré au fil du temps, par auto-organisation.
Cette théorie est tout à fait envisageable, étant donné que les ingénieurs spécialisés en IA (Intelligence Artificielle) sont presque capables de simuler l’auto-structuration d’un programme informatique, connecté en permanence sur son environnement proche, par une caméra et un micro. Par contre, aucune théorie n’explique comment la conscience se crée, et même si on arrive à mettre au point des systèmes d’IA, peut-on pour autant parler de conscience ? Comment expliquer la créativité, les éclairs de génie, aptitude artistique, l’amour inconditionnel, la religion etc.
N’oublions pas que l’auto-organisation structurelle n’est valable que pour une petite partie des fonctions de l’être humain, et probablement pour les plus simples et les plus mécaniques. Notre conscience est infiniment plus complexe qu’un programme informatique, même si notre ADN y ressemble étrangement.
Mais finalement, qu’est ce que la conscience ?
Définition de la conscience
Se rendre compte que l’on existe est une prise de conscience, ainsi que le fait de se représenter dans son propre environnement. D’une façon générale, c’est interagir avec son environnement par l’intermédiaire d’une représentation de celui-ci.
En d’autres termes, c’est la faculté d’interpréter les signaux qui nous entourent afin d’agir sur notre environnement dans le but de survivre. Il ne faut pas confondre conscience et intelligence. La moindre prise de décision exprime une conscience.
On parle toujours de la conscience humaine, mais la conscience peut s’exprimer à plusieurs niveaux. Chez les animaux par exemple, du plus petit au plus gros, leur conscience est bien présente et parfaitement développée.
Une fourmi a une conscience limitée, mais elle forme avec l’ensemble de la fourmilière une conscience collective surprenante, qui permet de s’adapter aux agressions de son environnement, et de répondre a des problèmes précis, ce qu’une fourmi n’est pas capable de faire seule.
Par extension, on peut parfaitement dire que la fourmilière a une conscience, de même qu’une famille, une ville, un pays, ainsi que notre planète.
N’oublions pas non plus qu’une plante est un organisme vivant, et au même titre que la fourmi, pourquoi ne pas envisager qu’à son niveau, elle participe à la conscience d’une prairie, d’une forêt, d’une montagne, puis finalement du monde végétal, qui, associé à la conscience de l’humanité, forme la conscience de l’écosystème de notre Terre.
Dans ce cas, difficile d’imaginer que la conscience n’est uniquement que le résultat des activités d’un cerveau complexe.
En fait, il existe vraisemblablement une infinité de consciences imbriquées les unes dans les autres, qui s’influencent mutuellement à tous les niveaux, formant une sorte de structure fractale de consciences collectives et interconnectées.
En fait, il faut bien se rendre compte que les consciences ne sont que l’infime partie visible de l’iceberg, le reste faisant partie du monde colossal et mystérieux de l’inconscient.
Une définition de l’inconscient
L’inconscient représente tout ce qui se passe en dehors de la sphère de perception de la conscience.
Avant qu’une idée émerge dans notre tête, avant que notre mental prenne en compte une information, son germe prend vie et se forme dans l’inconscient. Une fois l’information suffisamment concrète, l’inconscient va la formater pour qu’elle soit facilement exploitable dans la conscience, puis la faire émerger dans notre esprit.
Pendant longtemps et encore maintenant, l’inconscient a souvent été synonyme de chaos mental, l’inverse de la conscience. Nous allons voir qu’en fait, l’inconscient est beaucoup plus efficace que le conscient.
On peut facilement comparer la conscience à une interface informatique. L’ordinateur ne présente à l’écran uniquement ce qui est nécessaire à l’utilisateur. Cela ne veut pas dire qu’il ne se passe rien d’autre dans la mémoire, bien au contraire. Le logiciel (comparable à l’inconscient) calcule, compare, évalue, agrège et classe des milliers d’opérations à la seconde, sans que l’utilisateur ne s’en rende compte. Imaginer un instant que tout ceci soit visible en temps réel sur votre écran ! Le résultat serait incompréhensible, en d’autres termes, la conscience ne pourrait émerger. Cela supposerait dans ce cas que la conscience est initiée par l’inconscient.
Cela rejoint d’ailleurs parfaitement les travaux de Freud sur la Psychanalyse. Notre inconscient joue un rôle énorme sur nos comportements et nos décisions quotidiennes.
Le rôle de l’inconscient collectif et de l’inconscient personnel
Grâce aux travaux de Freud, la compréhension de l’inconscient personnel a permis d’expliquer la plupart des comportements jugés irrationnels, faisant faire à la science un extraordinaire bon en avant.
La science n’a pas pour autant lâché le fait que tout se passe dans le cerveau, et effectivement rien n’envisage le contraire.
Cependant, Carl Jung et le physicien Wolfgang Pauli vont venir bouleverser cette théorie pour le moins matérialiste et réductionniste.
Jung va introduire le fait qu’il existe un inconscient collectif, commun à tout le monde et à toutes les espèces, en communication permanente avec l’inconscient personnel de chacun. L’inconscient collectif s’exprimerait par l’intermédiaire de nos intuitions ou nos rêves, en utilisant le langage des symboles et des archétypes. Cette théorie met en avant le caractère non-local de l’inconscient, c’est à dire en dehors du cerveau.
De plus, c’est le premier à décrire des phénomènes de Synchronicité et de cohérence dans certains évènements n’ayant aucun lien causal, phénomènes considérés comme de pures coïncidences par science.
Quant à Pauli, il est le père des théories sur la mécanique quantique.
Cette théorie reconnue et prouvée scientifiquement montre entre autre, que la causalité peut être bouleversée, et que la communication instantanée, plus vite que la vitesse de la lumière, sans tenir compte des paramètres de l’espace et du temps, est possible.
Ceci permettrait d’envisager le fait que la conscience, l’inconscient personnel et l’inconscient collectif sont non-locaux et non matérialisés dans le cerveau, et qu’il pourrait exister un réseau de communication universelle entre ces différentes sphères de consciences et d’inconscient.
En ce sens, le cerveau pourrait être un organe capable de capter ce réseau, et de s’en servir pour concentrer et faire émerger la conscience individuelle.
Notre guide intérieur, le révélateur de notre intuition (le Soi)
Nous savons que la conscience ne peut traiter qu’un nombre limité et formaté d’informations, tout simplement parce qu’elle passe par notre système mental que représente le cerveau. Imaginer le nombre d’informations existant dans l’inconscient personnel, sachant qu’il pourrait avoir accès à l’inconscient collectif de toute la planète, ou de tout l’univers (présent, passé et futur), puisqu’il n’y aurait pas de notion d’espace-temps. Heureusement que notre conscience joue ce rôle d’interface et de filtre.
La conscience est donc un réceptacle qui récupère les résultats traités par le cerveau. Mais de temps à autres, le cerveau n’a pas le temps de tout traiter, et remonte certaines informations, sans les travailler. C’est ce qui se passe très souvent dans nos rêves, là où notre cerveau n’intervient pas.
Elles sont considérées en général comme incohérentes par notre conscience, mais curieusement, quand on sait interpréter les symboles et les archétypes, un début de sens se dessine.
Ces informations qui émergent spontanément, sans passer par le mental, directement vers notre conscience, sont à la base des phénomènes d’intuition.
Quand nous nous définissons en temps qu’être conscient, nous ne décrivons que notre esprit conscient (le Moi en psychologie). Or, nous sommes plus que le Moi, il existe un Soi qui englobe le Moi, et qui navigue dans l’inconscient personnel et collectif.
Il est notre guide intérieur, le révélateur de notre intuition et de notre créativité.
Notre époque rend notre mental obsolète
À notre époque, tout s’accélère. Le nombre d’informations à prendre en compte augmente constamment, et les relations structurelles avec les systèmes qui composent notre société sont de plus en plus complexes. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter !
Au quotidien, nous n’avons plus le temps pour rien. Nous sommes sans cesse obligés de courir pour rattraper le temps, notre cerveau n’a plus les moyens d’évaluer correctement toutes les informations que notre société produit. Et ce n’est que le commencement.
Dans un an, probablement, le volume des informations de nos systèmes auront doublé, et peut être même triplé.
À moins de créer des extensions virtuelles à nos cerveaux par des systèmes d’intelligences artificielles, nous sommes obligés d’admettre que notre mental est devenu obsolète face à l’évolution de nos technologies de l’information.
Le cerveau n’a que deux solutions, s’il ne veut pas retomber dans l’ignorance et le chaos, et ainsi faire régresser du même coup, l’ensemble de la conscience.
La première solution a de quoi nous faire peur, elle est déjà en marche.
Elle vise à nous faire devenir des êtres mécanisés, faisant toujours les mêmes choses dans des processus maîtrisés qui ne demandent aucune créativité, appauvrissant les sentiments et les relations humaines, et nous déracinant de notre environnement naturel.
Et pourtant, la démarche est logique, c’est notre cerveau qui s’auto-mécanise.
Il est largement plus simple de procéder toujours de la même façon, plutôt que de réinventer de nouveaux horizons qui nous obligeraient à réévaluer des volumes considérables d’informations.
En d’autres termes, on pourrait dire que notre cerveau est en train de figer son évolution par forfait, dans un état d’hypnose mentale, alors que le besoin en créativité devrait au contraire augmenter d’une façon exponentielle, pour affronter les situations de plus en plus préoccupantes.
Les fondements de la science, qui sont les fondations de notre société, sont à l’origine de cette situation.
La science n’admet pas qu’il existe une force plus efficace que le cerveau, sans fleureter avec les religions. Pourtant cette force existe en nous tous, c’est l’intuition !
Elle est la solution car elle ne passe pas par le mental, elle le court-circuite.
Quand vous étiez à l’école, n’avez-vous jamais entendu l’un de vos professeurs vous dire: “La première impression est toujours la meilleure, fiez-vous à votre première idée”.
Et oui, car après, le mental s’emmêle
Quand vous êtes dans une situation d’urgence, là où nous n’avons pas le temps de réfléchir, (lors d’un accident de voiture par exemple), il se trouve que spontanément nous faisons les gestes qui vont nous sauver la vie, sans nous en rendre compte et sans paniquer, nous avons le bon réflexe. Une fois que tout est fini, que le mental reprend ses esprits, c’est là que nous commençons à perdre les pédales.
Être à l’écoute de son intuition
Observons ce qui se passe au quotidien. Notre conscience est-elle véritablement créative ? Toute la journée notre mental est perturbé par des milliers de distractions en tout genre, communication, bruits, changement de priorité, sentiments, émotions, agressions, souvenirs … Et d’autant plus à notre époque, et encore plus dans l’avenir.
Non seulement l’environnement ambiant n’est pas propice à la construction, mais en plus, le cerveau a tendance à fonctionner sans aucune logique structurée, uniquement par tâtonnement. Dans certains cas même, il se contredit en fonction des intérêts du moment. Il passe constamment du coq à l’âne, sauf quand il fait de la répétition, autrement dit ; quand il fait un travail sans âme.
Paradoxalement, c’est l’intuition qui est à l’origine de toutes les grandes découvertes qui ont révolutionné nos vies.
Le mathématicien Henri Poincaré avait mis en évidence ce phénomène de découverte scientifique spontanée qui explique le processus de création dans l’inconscient, pendant la phase qu’il nommait “incubation“. Puis, quand le mental était au repos, la solution de génie émergeait spontanément, il la nommait phase “d’illumination“.
Ce travail inconscient, et à fortiori intelligent, se manifeste très souvent par un flash ou dans les rêves, quand le chercheur a travaillé sur le sujet pendant plusieurs jours sans succès.
Tous les inventeurs connaissent parfaitement ce processus, pour l’avoir tous vécu.
Henri Poincaré a découvert dans un flash, une classe nouvelle de fonction mathématique complexe. Kékulé a découvert la structure de l’atome de Benzène dans un rêve …
Bien sûr, ce n’est pas le genre de chose que l’on va raconter à tout le monde, crédibilité scientifique oblige.
Sommes-nous toujours persuadés que le génie vient de la conscience ? Il semblerait que non !
Le vrai génie c’est notre guide intérieur qui nous insuffle l’intuition.
Alors apprenons à l’écouter ! Il représente probablement notre unique chance pour atteindre la prochaine évolution de notre conscience planétaire.
OLIVIER FARGIN
http://fargin.wordpress.com/
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