LE CANNABIS : LE MEILLEUR NEURO-PROTECTEUR QUI SOIT

Plus tôt dans l’année, nous avons vu que le THCa, une autre molécule présente dans le cannabis, a des effets neuro-protecteurs.

Hormis pour démonter le stéréotype voulant que le cannabis endommage les neurones, pourquoi devrions-nous chercher à savoir si quelque chose est neuro-protecteur ou non ?

La mort des neurones est une étape naturelle du vieillissement. Les cellules meurent et le corps est aussi capable d’en créer de nouvelles grâce à la neurogenèse.

Mais au plus on vieillit, au plus on devient susceptible de perdre des neurones à cause de blessures traumatiques, de toxines dans l’environnement, de troubles cardiovasculaires, d’agents infectieux, ou de maladies génétiques.

C’est pourquoi les scientifiques font des recherches sur les drogues neuro-protectrices, afin de limiter les dommages provoquées aux neurones après des problèmes sévères comme une crise cardiaque, de ralentir la progression des maladies dégénératives du cerveau, et tout d’abord de prémunir les cellules d’une mort évitable.

Différentes molécules qui composent la plante de cannabis – appelées cannabinoïdes – font l’objet de recherches pour leurs actions neuro-protectrices, mais afin de comprendre pourquoi, voyons d’abord pourquoi les cellules meurent.

Qu’est-ce qui cause la mort des cellules ?

Le stress oxydatif

Rien que le fait d’être en vie et de brûler de l’énergie crée du stress oxydatif – des dégâts provoqués par les radicaux libres, que le corps ne peut pas effacer.

Le docteur Joseph Mercola décrit le résultat comme une sorte de ‘rouille biologique’ où il y a trop d’oxygène dans nos tissus, ce qui conduit a de nombreuses maladies liées à l’âge telles que l’inflammation chronique, le cancer, les maladies dégénérescentes comme Alzheimer, Parkinson, des maladies immunitaires, des troubles cardiaques, et des accidents vasculaires cérébraux.

L’excitotoxicité

Trop d’activité cérébrale peut provoquer la mort des neurones. Ce cas de figure est généralement attribué à une sur-stimulation par le neurotransmetteur glutamate, une situation que l’on retrouve communément dans de nombreuses maladies neuro-dégénératives, et après un AVC.

Les changements inflammatoires

L’inflammation est souvent le signe que le système immunitaire fait son travail de nettoyage après une blessure ou une infection bactérienne ou virale. En revanche, trop d’inflammation peut provoquer la mort de cellules.

Selon Gary Wenk, PhD, professeur en neurosciences, immunologie et génétique médicale à l’Université d’Etat de l’Ohio, “les études par imagerie TEP (tomographie par émission de positions) sur l’humain ont montré qu’après trente ans, le cerveau montre petit à petit une augmentation inflammatoire.

Avec le vieillissement, l’inflammation du cerveau continue d’empirer, ce qui mène à un déclin dans la production de nouveaux neurones, appelée neurogenèse, qui sont importants pour fabriquer de nouveaux souvenirs”.

L’accumulation de fer

Les scientifiques pensent que l’excès de fer dans le cerveau joue un rôle dans les maladies dégénératives telles qu’Alzheimer, Parkinson, et la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Il est possible que cette accumulation de fer fasse partie de l’excitotoxicité et de la mort des neurones.

Les protéines du cerveau

Alors qu’il nous reste encore beaucoup à apprendre de maladies telles qu’Alzheimer, les scientifiques savent à présent qu’un des facteurs communs est l’accumulation de protéines appelées beta-amyloïdes, qui forment des plaques. On pense que ces plaques sont susceptibles de bloquer les signaux intercellulaires au niveau des synapses, et qu’elles provoquent une inflammation excessive, puisque le système immunitaire prend le relais pour attaquer les cellules infectées.

La présence d’une protéine qu’on appelle Facteur de Nécrose Tumorale (TNF) a également été révélée lors de maladies neuro dégénératives, et est associé à l’excitotoxicité et des niveaux élevés de glutamate.

Avec tous ces changements pathologiques lors de maladies liées à la dégénérescence du cerveau, il serait logique que les scientifiques cherchent une arme pharmaceutique magique qui puisse traiter chacun d’entre eux. Et s’ils n’avaient pas besoin de chercher plus loin que la plante de cannabis ?

Le THCA, une perspective neuro-protectrice intéressante ?

Revenons à la découverte récente en rapport avec les qualités neuro protectrices du THCA. Premièrement, le THCA est le précurseur acide du THC, le composé le plus connu et généralement le plus abondant dans le cannabis.

Si vous préleviez les feuilles et fleurs directement d’une plante de cannabis, vous ne trouveriez pas beaucoup de THC. Ce que vous trouveriez, en revanche, serait du THCA. C’est pour la simple et bonne raison que pour devenir du THC, le THCA doit subir un processus de chauffe ou de décarboxylation.

Contrairement au THC, peu de recherches ont été faites sur le THCA. En revanche, les scientifiques savent pour sûr qu’il n’a pas d’effets psycho actifs, et semble être anti-inflammatoire, anti-vomitif. Il fait également preuve de succès dans la gestion de certaines crises (notamment l’épilepsie).

Les nouvelles recherches ajoutent la neuro protection à la liste. Les études ont porté sur l’effet du cannabinoïde brut sur des cellules et des souris modifiées pour présenter les symptômes de la maladie d’Huntington.

Dans les cultures de cellules, on a trouvé que le THCA provoquait une augmentation de la masse mitochondriale en plus de la réduction de la toxicité cellulaire, alors que chez les souris, le THCA a encore plus restreint leurs mouvements dus à la maladie d’Huntington, a empêché la dégénérescence striatale et a réduit l’inflammation provoquée par la maladie.

Les scientifiques ont remarqué que ces effets étaient obtenus indépendamment du système endocannabinoïde, et ont conclu :

“Le THCA témoigne d’une activité neuro protectrice puissante, qui mérite qu’on la considère pour le traitement de la maladie d’Huntington, et possiblement d’autres maladies neuro-dégénératives ou neuro-inflammatoires.”

Bien que cela renforce d’autant plus la tendance croissante à la consommation de cannabis frais, dans le cadre d’études en laboratoire, il peut être relativement difficile de travailler avec les acides cannabinoïdes à cause de leur instabilité et leur risque de transformation en leur version décarboxylé (de THCA à THC).

Qu’en est-il des autres cannabinoïdes ?

Une des grandes contradictions dans le monde du cannabis médicinal, est le fait qu’elle soit classée comme psychotrope dénué d’application médicale et interdit, alors que d’un autre côté, les USA ont un brevet sur les principaux cannabinoïdes, à cause de leurs effets anti-oxydants et neuro-protecteurs.

Le brevet US6630507 établit que les cannabinoïdes sont :

“… utiles dans le traitement et la prophylaxie d’un grand éventail de maladies associées à l’oxydation, comme les maladies ischémiques, inflammatoires, immunitaires, et liées à l’âge.”

“Il a été démontré que les cannabinoïdes ont une application particulière en tant que neuro-protecteurs, par exemple dans la limitation des dégâts neurologiques faisant suite à des symptômes ischémiques, comme l’AVC et le traumatisme, ou dans le traitement de maladies neuro-dégénératrices, telles que Alzheimer, Parkinson et la démence.”

Mis à part la contradiction, cette proclamation publique basée sur des intérêts strictement personnels n’est guère surprenante quand on considère que les cannabinoïdes comme le THC et le CBD permettent la prévention, la protection et la limitation des dégâts provoqués par les AVC et les maladies neuro-dégénératives.

Une des raisons principales est que le THC et le CBD sont considérés comme des anti-oxydants puissants, au même rang que les vitamines C et E. Des études ont montré que les cannabinoïdes peuvent réduire l’excitotoxicité associée à une production trop élevée de glutamate, et protéger les neurones contre les dégâts causés par un surplus de fer dans l’organisme.

Mais ce n’est pas tout : il a été trouvé que les cannabinoïdes encouragent le vieillissement sain du cerveau, la neurogenèse, ou la croissance de nouveaux neurones.

La recherche a montré que l’administration de cannabinoïdes encourageait la neurogenèse de l’hippocampe – la croissance de nouvelles cellules dans la région du cerveau associée à la mémoire et à l’apprentissage.

Les cannabinoïdes ont également été prometteurs dans la réduction de l’inflammation neuronale chez les rongeurs à qui on a injecté des protéines beta-amyloïdes, qui comme nous l’avons vu plus haut peut mener à la mort des neurones comme dans le cas d’Alzheimer.

Et pour finir, on pense que le CBD en particulier limite les dégâts causés au cerveau après un AVC, en bloquant le glutamate, un neurotransmetteur.

Javier Fernandez Ruiz, professeur de biologie moléculaire spécialisé en maladies neuro-dégénératives à l’Université de Complutense à Madrid, explique :

“C’est un des plus gros avantages des cannabinoïdes : ils ont un spectre très large et sont extrêmement variés si on les compare aux autres agents neuroprotecteurs sur lesquelles nos recherche sont porté jusqu’alors. Ces recherches ont consisté en des anti-excitotoxines, afin d’améliorer l’homéostase du glutamate ainsi que les taux d’anti-oxydants et d’anti-inflammatoires.

“Mais ce que nous savons est que les divers stimuli qui causent la mort des cellules travaillent en synergie. En d’autres termes, là où il y a excitotoxicité, il y a stress oxydatif, c’est-à-dire que les protéines s’oxydent, elles perdent leur fonction, et se forment en plaques, ce qui induit une réaction inflammatoire.”

“Nous n’allons pas mettre fin aux maladies neuro-dégénératrices sans avoir de stratégie neuro-protectrice qui travaille en synergie pour réduire l’inflammation et l’oxydation, en induisant une autophagie afin d’éliminer l’accumulation de protéines, et de rétablir les niveaux de glutamate à la normale.”

“C’est quelque chose que les cannabinoïdes peuvent faire, soit un cannabinoïde ou un ensemble de cannabinoïdes.”

Jusqu’à maintenant, le domaine des drogues pharmaceutiques neuroprotectrices n’en est qu’à ses débuts.

En revanche, la course est lancée pour voir qui peut trouver la pièce manquante au puzzle, c’est-à-dire trouver la combinaison de cannabinoïdes qui seront d’une part capables de ralentir les maladies neuro-dégénératives, mais peut-être même capables de nous empêcher d’attraper ces maladies.

Par Mary Biles

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Date de dernière mise à jour : 27/10/2019

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